L’Italie du vin
Article de Alberto Busto
La terre d’Œnotria, la “Terre de vigne” des Anciens, a su garder plus que tout autre pays ses cépages endémiques – même si les cépages “internationaux” sont présents, parfois de façon heureuse –, et c’est sans doute un paramètre essentiel dans la signature originale des vins d’Italie, en relation avec des terroirs et des pratiques propres à chaque région, sous réserve bien entendu d’un travail respectueux du sol, de la plante et du fruit.
C’est ce qui fait, au jeu des différences, tout l’intérêt des vins italiens pour un palais français.
Rien en effet n’égale en France, par exemple, la Malvasia di Candia de l’Émilie, surtout si elle est vinifiée avec une macération qui va chercher en profondeur les caractères inédits du cépage et du terroir.
Ou la forte et remarquable personnalité du Nebbiolo des différents terroirs du Piémont et du Haut-Piémont. Ou encore la Ribolla Gialla du Frioul, magnifiée dans de grandes cuvées des fameux vins “orange”, ou le Grillo et le Catarratto des inimitables vins de Marsala en Sicile…
Du nord au sud de l’Italie, on peut ajouter la longue liste de “petits” cépages méconnus, quasi oubliés, mais qui perdurent dans de rares cuvées peaufinées par des vignerons fidèles à leurs traditions : c’est ce qui témoigne du caractère singulièrement vivant du vignoble italien et rend ses vins si attachants pour tout passionné de culture viti-vinicole.